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Ani - Dogubeyazit
Jun 23, 2005
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Annie a Ani! Sebastien a Ani (a gauche, la premiere mosquee de Turquie construite par les Seldjoukides en 1012) Les montagnes rayees! 
Ce matin le soleil est a nouveau resplendissant comme depuis le debut de notre voyage. Nous partons tot pour Ani, situee a 45km de Kars.

Cette ancienne capitale medievale du royaume armenien est aujourd'hui une ville morte. Constituant l'une des etapes obligees de la route de la soie, elle a d'abord ete convoitee par les Byzantins, qui ne l'ont conquise que par la traitrise (un "stool" a l'interieur leur a ouvert la porte). Elle a ensuite ete reprise par les Seldjoukides, avant d'etre devastee par les Mongols au XIIIe siecle puis abandonnee peu a peu.

Le site est, comme tous ceux que nous avons visite, completement desert. Immediatement nous comprenons pourquoi les Byzantins n'ont pu s'en emparer qu'avec une aide de l'interieur; tout le site est cerne par de formidables ravins, de sorte qu'il n'y a vraiment qu'une seule entree possible: celle que nous prenons, ou subsistent encore de grands pans de murailles.

Deux choses impressionnent a Ani. D'abord, le site fait environ un kilometre carre (donc, tous les batiments sont tres eloignes l'un de l'autre). Ensuite, au contraire des ruines medievales qu'on peut voir normalement, celles d'Ani s'elevent a la verticale plutot qu'a l'horizontale. Par exemple, d'une immense eglise de style armenien, il ne reste que la facade (mais complete, jusqu'a la coupole). On se retrouve donc a voir en meme temps l'interieur et l'exterieur du batiment (comme si une main de geant l'avait coupee en deux a la verticale). Mis a part ces batiments gigantesques, il n'y a rien d'autre que des fleurs sauvages (lilas, jaune et rouge). Au loin, des troupeaux de vaches et de moutons paisent, et nous voyons la frontiere de l'Armenie.

Nous sommes restes deux heures a nous promener dans ces lieux superbes et tres emouvants (on peut facilement imaginer la ville comme elle l'etait au Moyen-Age; toutes les fondations de l'artere commerciale sont la). Il faisait encore froid, ce qui a endormi notre vigilance et nous a fait laisser notre chapeau dans la voiture; nous avons cuit sans nous en apercevoir et attrape une belle petite insolation (legere; deux aspirines et une demi-heure de sommeil a permis de reparer le tout).

Il faut revenir a Kars pour reprendre la bonne route. En chemin, deux hommes a cote d'un tracteur nous font signe d'arreter. Ils sont vraisemblablement en panne et l'un d'eux, le plus age, nous demande, par gestes, si nous pouvons l'amener. Je lui cede la place a l'avant et nous le ramenons a son village (qui etait a cinq kilometres plus loin!) Sebastien croit que le vieil homme a vecu "la ride de sa vie" dans une automobile allant a 100km/h au lieu des 20km/h de son tracteur! Manifestement tres reconnaissant, le vieil homme nous mime son offre de le suivre pour boire un p'tit the. Mais nous pensons a l'autre homme qui est reste pres du tracteur et au fait qu'accepter de boire un the en compagnie d'un Turc demande de disposer au minimum d'une heure... Sebastien decline en tapotant sa montre et nous repartons pour notre destination du jour, Dogubeyazit.

La route longe la frontiere de l'Armenie et de l'Iran. Nous ne croisons pas moins de cinq barrages militaires; a chaque fois, soldats, blindes et toute l'artillerie. On peut imaginer a quel point avoir des frontieres communes avec la Georgie, l'Armenie, l'Iran et l'Iraq ces jours-ci peut entrainer un pays a surveiller etroitement ses frontieres (la tentation d'emigrer illegalement pouvant etre assez forte). Nos lunettes soleil, notre plaque d'Antalya et nos appareils photo au cou nous valent un signe de main negligent des jeunes militaires, signifiant surement: "Allez-y, si vous pensez qu'on va perdre notre temps a controler des touristes...".

Les paysages, en route, constituent une surprise. Nos guides etant muets sur la route Kars-Dogubeyazit, nous ne nous attendions pas a decouvrir des dunes aussi fantastiques et spectaculaires qu'en Cappadoce! Bien differentes, certes, mais tout aussi etranges; s'il n'y a avait pas quelques poteaux electriques, on se croirait sur une autre planete. Il est presque impossible qu'aucune scene des vieux Star Wars n'ait ete tournee en Turquie...

Dogubeyazit a beau etre une toute petite ville (40 000 habitants), le "centrum" a beau n'etre constitue que de trois rues, nous tournons en rond avant de trouver notre hotel. Il se revele etre une veritable aubaine: 25$, ce qui compensera pour la moyenne.

Nous repartons pour visiter le palais Ishak Pasa, situe a 5km. En arrivant, nous avons le deplaisir d'y trouver un gros autobus ayant deverse sur les lieux son flot de touristes! Oui, oui, bien sur, impossible de nous plaindre apres tout. Mais, bon, cela gache quand meme un peu notre plaisir! Le palais est assez bien conserve (on peut se promener a l'interieur, meme s'il n'y a pas de toit) et son site surtout est spectaculaire (au pied du mont Ararat, au milieu d'etranges dunes de couleur verdatre). La salle a manger, particulierement, est a notre gout!

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