A: Nouvelle traversee des Carpathes, cette fois dans les monts Apuseni, ou nous prevoyons dormir deux nuits pour faire un peu de randonnee pedestre. Premier arret, la Grotte de l'Ours, situee pres de Beius.
S: Notre ballade vers les gorges de Varghis (Veurguich) la semaine derniere a laisse quelques egratignures sur le cote droit de la Dacia. Comme en Turquie, la police d'assurance ne paie que s'il y a un rapport de police, peu importe la source du dommage. Il nous faut donc ce precieux rapport. Il fait beau, il est 10h, notre hotel pour la nuit est reserve et on fait route vers la Grotte de l'ours. A l'entree d'un village, un poste police me fait un clin d'oeil. Je me dis que c'est le moment de faire au moins un premier essai (Annie pense toujours que ca aurait pu attendre). Le poste de police est desert, mais une dame qui regarde le traffic passer me dirige vers le bar le plus pres... Les deux policiers du village s'y trouvent bien, comprennent la situation et m'accompagnent a la voiture. Commence alors l'aventure, en roumain, en signes et en dessins...
D'abord, ils veulent etre certains que l'accident a bel et bien eu lieu sur leur territoire. Ce n'est evidemment pas le cas, mais j'ai deja prepare mon histoire: dans une courbe, une voiture depassait un camion et j'ai du prendre le clos pour l'eviter. Tres credible, mais les courbes qui menent au village ne sont pas "dans" le village... Ils me demandent si je vais a Oradea (grande ville ou nous etions il y a quelques jours), en esperant que j'y trouve des policiers plus "competents". Desole, je vais a Garda de Sus, un trou. On entre alors dans le poste de police: une assez grande piece, avec un lit de camp dans un coin. Ils veulent que j'ecrive une declaration en roumain... Sans declaration, ils ne peuvent pas faire le rapport. Je leur propose qu'ils l'ecrivent et que je la signe. Impossible, il faut que j'ecrive moi-meme. Ils acceptent de l'ecrire pour moi sur une autre feuille pour que je puisse la copier... J'ai juste envie de leur dire que personne n'est mort et que c'est juste un bout de papier pour les assurances, mais je reste calme. Pour prendre un peu de vitesse, je prend un stylo sur le bureau pour commencer a copier pendant qu'il ecrit. Il m'arrete immediatement: c'est que j'avais deja ecrit mon nom sur le formulaire avec l'autre stylo, et tout doit etre ecrit avec le meme. Je suis tres calme (Annie, semble-t-il, l'est un peu moins, dans la voiture dont les fenetre electriques ne peuvent etre baissees qu'avec la cle que j'ai gardee...). Est-ce que j'ai consomme de l'alcool? Je souris, il etait 10h quand je me suis arrete...
(Courte parenthese sur les habitudes alcooliques de Roumains: regulierement, on voit dans les villages des Roumains sur les terrases, bieres a la main, des 9h30. La palme va a un Roumain qui buvait du vin rouge au resto d'un hotel, au petit dejeuner, il n'etait pas 8h00.)
On a finalement un rapport, mais j'ai aussi besoin d'une "autorisation de reparation", pour que la police d'assurance paie. Il finit par touver le formulaire dans son armoire, le complete et le me rend. Pret a partir? Non! Il veut conserver le rapport... Pourquoi je serais venu l'enmerder pour qu'il me fasse un rapport, s'il le garde finalement????! Je le veux! Il annonce qu'il va me faire une photocopie, chez un marchand du village. Il prend le volant de la Dacia. Le photocopieur est hors d'usage. Allons a la Mairie. Ouf. Retournons au poste pour y apposer l'etampe "copie conforme". Le tout aura pris 2 heures (Annie n'est pas contente).
A: Apres cet interminable intermede, nous repartons (enfin!) pour la Grotte de l'Ours, qui est assez bien indiquee et que nous trouvons facilement. La visite est guidee (en roumain); nous trainons a l'arriere du groupe pour tout photographier. La grotte est eclairee, mais un employe marche derriere le groupe et ferme les lumieres derriere nous au fur et a mesure que nous avancons. Les lieux sont tout a fait spectaculaire. Nous avions deja visite une grotte d'aussi grande dimension dans la baie de Ha Long au Vietnam, mais la Grotte de l'ours presente des stalactites et des stalagmites de formes et de dimensions vraiment stupefiantes.
Bien que ce soit permis, personne ne prend beaucoup de photos. Apres environ 50 minutes, il y a soudain une bousculade; nous comprenons que le guide vient d'annoncer que la visite est finie, et que tout le monde s'agglutine pres du dernier stalagmite pour prendre une photo "moi-dans-la-grotte".
Nous repartons en direction de notre "pensiuane". Cette fois, nous avons pris nos precautions: trois jours avant notre arrivee, nous avons visite le site www.ruraltourism.ro, qui presente le repertoire et la description de toutes les chambres d'hotes disponibles en Roumanie. Nous avons choisi une "pensiune" offrant des chambres avec salles de bain privees, et que nous pouvions reserver par courriel.
La vallee de l'Aries, ou se trouve Garda de Sus, a une petite allure de Laurentides avec ses forets de pins et ses vallons. Pas de depaysement ici, seulement du bon air pur!
Notre chambre se revele une piece fraichement construite, et meme, en fait, pas tout a fait terminee; le joint dans le bas de la douche n'a pas ete fait, et l'eau inonde tout! La proprietaire parle un francais tres laborieux, mais suffisant. Notre repas du soir est quelque peu decevant: pas d'entree, pas de dessert, que le plat principal et de l'eau a boire! Heureusement, nous avons notre petite reserve de vin roumain (a deguster avant de partir, pour bien choisir les bouteilles que nous rapporterons...) dans notre chambre, et nous avions pris le soin de boire un petit aperitif. Il reste que nous sommes loin de la cuisine de notre pensiuane de Humor! Notre unique plat se revele toutefois tres correct: on nous sert une "mitei", mets roumain traditionnel: de la viande hachee assaissonnee et cuite dans un boyau, un peu comme une saucisse. Pour accompagner le tout, la non moins traditionnelle mammaglia (polenta que Sebastien qualifie de "potee" et dont, croit-il, les restes doivent servir a faire le revetement des maisons). Aucun legume, sinon des patates...
Nous prenons une petite marche pour faire descendre le tout et Sebastien cueille tout le long de la route de succulentes fraises des bois pour me servir de dessert, au risque de se faire devorer par les moustiques. Quel homme, quand meme! |
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