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Uchisar - Cappadoce
Jun 17, 2005
Difficile de partir tot quand on a une aussi belle chambre et que les draps sont aussi confortables; nous flanons un peu, mais qu'importe, le chemin a faire pour gagner le triangle de la Cappadoce n'est pas tres long.

Nous souhaitons arreter en chemin pour visiter une ville souterraine. Il y a en a des centaines en Cappadoce; les habitants les ont creusees pour se proteger des invasions arabes et pouvaient y vivre pendant six mois en presque autarcie. Il y a des etables pour abriter les animaux, des entrepots, des cuves pour le vin, des chambres, des cuisines, des systemes de communication avec l'exterieur, etc. Certaines cites ont jusqu'a 17 etages, relies par des reseaux de tunnels.

Nous voyageons avec trois guides de voyage, ce qui nous permet de contre-verifier les informations. Apres consultation, nous choissons d'aller a Mazikoy, cite moins impressionnante que les autres (comme Derinkuyu) mais ou, par consequent, nous ne nous heurterons pas a des cars de touristes. En stationnant la voiture, nous voyons deux personnes qui nous font aller la main et nous voyons venir la meme offre que le jour precedent (je vous guide et vous me donnez ce que vous voulez...) Nous decidons donc que nous ne parlerons que le francais. Un Turc vient, comme prevu, nous saluer, nous demander d'ou nous venons et nous offrir de nous guider en insistant sur le fait qu'il a deja ete le guide d'un quebecois connu "Rodepuyi". Nous ne comprenons pas grand'chose a son anglais qui semble, comme celui de beaucoup de Turc, appris "sur le tas". Nous nous enfuyons donc en lui repondant (un peu sechement) que nous ne voulons pas de guide. Nous nous rendons a l'entree de la ville souterraine... pour nous apercevoir qu'elle est verrouillee. Devinez qui a la cle...

Trouvant que c'est bien mal parti, je propose de partir et d'aller visiter une autre cite souterrainne. Mais Sebastien trouve que tant qu'a etre ici, aussi bien rester. Nous entrons donc avec le guide, qui nous joue la meme scene que le jour precedent; mais nous lui demander de nous dire a quoi il s'attend au juste comme tarif: 20$ pour les deux, rien de moins! Cela me semble une veritable arnaque, mais nous sommes dans l'entree de la cite souterrainne, nous avons une lampe de poche en main et la lampe a l'huile est allumee... Nous y allons quand meme.

La visite sera finalement tres bien menee; les tunnels sont relies entre eux par des tuyaux tres etroits ou des petits trous dans les parois servent d'escalier. A certains endroits, il faut meme s'attacher une ceinture munie d'une corde pour prevenir les chutes (quoique... je doute que la CSST aurait approuve le systeme!) Bref, plutot que suivre un troupeau de touristes a Derinkuyu, nous sommes seuls et la visite est beaucoup plus "musclee", digne d'Indiana Jones dans le temple maudit! C'est toujours un peu de l'arnaque, mais bon... on ne pourra pas dire que cela ne valait pas le coup.

En sortant, nous croisons des touristes venus aussi visiter la cite: une famille d'Americains de l'Utah (papa, maman et leurs deux enfants). Le guide souhaite aller d'abord prendre le the. Nous allons donc tous ensemble dans le petit bistro du village. Le guide commande une tournee de the, puis des "tost" (sorte de grill cheese) et coupe un gros melon. Nous refusons d'abord (nous n'avons pas encore faim) mais nous comprenons bien vite que refuser de la nourriture offerte par un Turc, c'est presque un crime! Le guide s'enerve presque devant notre refus, au point que nous mangeons finalement pour ne pas que le climat se degrade!

Le tout s'est donc finalement bien termine (le guide ayant paye et la tournee de the, et toute la nourriture, nous ayant ramenes a notre voiture et nous ayant indique le chemin a suivre pour quitter le village). Une chose est sure: peut importe la situation, les Turcs ne donnent jamais l'impression qu'ils ne veulent que votre argent. Meme lorsqu'ils vous arnaquent, leur "service apres-vente" est impeccable!

Nous repartons pour gagner le triangle de la Cappadoce. Nous nous arretons dans la premiere ville du triangle, Urgup, puisqu'il semble qu'il se produit la du vin et nous souhaitons y gouter. La ville est tres touristique et nous sommes contents de ne pas avoir decide d'y dormir! Voyant que nous lisons une carte routiere, un Turc passant sur la rue frappe a la vitre de la voiture pour nous aider; il nous indique la direction de la Winerie. L'endroit se revele bonde de cars de touristes, nous faisons donc demi-tour.

Nous arretons a Ortachisar, pour y decouvrir une vallee dont la beaute etrange est encore une fois a couper le souffle. Le sentier qui sillonne les masses rocheuses est escarpe et plein de sable; ca glisse, et j'y gagne des ecorchures d'une honnete dimension. Mais ca valait le coup!

Nous arrivons peu apres a Uchisar, ou nous avons reserve une chambre dans une superbe pension. Le proprietaire, Turc, parle un francais du midi (ou il a vecu 6 ans). Ce village etant frequente massivement par des touristes francais, beaucoup de pensions ont un personnel francophone.

C'est la fin de l'apres-midi, nous repartons donc sillonner les routes et vallees des environs. Entre 15 et 19hres, la lumiere est fantastique, c'est le meilleur moment pour parcourir la region. Notre voiture se revele particulierement une benediction; les cars de touristes sont legions et il ne faut surtout pas debarquer au meme endroit qu'eux. Nous nous stationnons ainsi un peu apres l'entree des vallees et les gagnons par le fond, la ou il n'y a personne. Nos photos donnent donc l'impression que la region est deserte; en fait, elle est defiguree par les stands de "vendeux de cossins" et envahie par les gros autobus. Mais ce n'est qu'en surface; il suffit de s'enfoncer avec la voiture de quelques kilometres dans les sentiers inaccessibles a ces gros vehicules et de continuer un peu a pied pour se retrouver... completement seuls, avec tout ce paysage de reve pour nous.

Le coucher du soleil donne une teinte rosee aux masses rocheuses; nos photos semblent de vraies cartes postales. Mais meme un nul de la photo trouverait le moyen de ramener de superbes images de cet endroit.

On parle beaucoup de la beaute de la Cappadoce; nous nous attentions a etre emerveilles, mais, vraiment, cela depasse l'entendement; je n'aurais jamais cru que la beaute pouvait saouler comme le vin!

Nous nous couchons epuises et heureux.

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