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04/11/2007 - Damas


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Plafond d'une pièce du Musée National ...et un mur d'une pièce du Musée National Souk de Damas 
Damas (jour 2)

A: Lorsqu'un musulman pratiquant a envie d'aller boire un verre avec ses amis, il se rend dans un "vitamin bar" et se commande un pichet... de jus de fruit fraîchement pressé! À l'oeil, il semble y avoir encore plus de "vitamin bar" à  Damas qu'à  Ankara. Il faut dire qu'il sont faciles à  repérer, avec leurs guirlandes colorées d'oranges, de pamplemousses, de pommes grenades et de citrons. Il suffit de commander son mélange préféré au "barman" pour obtenir son "bock" (pour la modique somme de 0,60$)qu'on boit dans la rue, accoudé au comptoir ou encore assis sur un petit tabouret. Lorsqu'on a terminé, on rend le "bock" vide au barman et on repart. Sébastien trouve d'ordinaire qu'il ne vaut pas la peine de boire quelque jus que ce soit s'il n'y ajoute pas un peu de rhum ou de vodka. Toutefois, après une nuit de désordres intestinaux, il découvre que l'ingestion d'un jus de carotte frais par heure s'avère une bonne façon de se sustenter. (Pour ma part, comme d'habitude, mon système immunitaire s'est révélé sans faille).

Nous consacrons notre deuxième journée à  Damas à  visiter deux vieilles maisons ottomanes parfaitement restaurées. La première, transformée en musée national, est située un peu à  l'extérieur de la vieille ville, et est par conséquent moins visitée. Nous sommes les seuls touristes non Syriens. Les plafonds peints et les meubles, particulièrement, sont de toute beauté. Sébastien prend des notes pour le jour où il sera Président du monde et pourra se faire construire un palais.

Tandis que nous visitons l'une des salles, nous croisons un imam (reconnaissable à  son petit chapeau blanc et sa barbe). Dans un anglais laborieux, il salue Sébastien et lui demande d'où nous venons, puis quelle est notre religion. Sébastien trouve plus simple de répondre que nous sommes catholiques (de la même façon, nous avons évité de répondre "athée" à  la même question apparaissant sur la demande de visa). L'imam lui demande alors s'il aime l'Islam. Euhhhhh.... Sébastien répond diplomatiquement que l'Islam lui semble être une religion très... intéressante, comme toutes les religions d'ailleurs. L'imam lui demande si je suis sa femme (il doit lui être interdit de me parler), ce qu'il fait comme métier, ce que je fais, puis entreprend de nous convertir. Ses arguments ne sont cependant pas très convaincants: nous ne vivons sur terre que quarante ou cinquante ans (l'espérance de vie d'un Syrien est moins grande que celle d'un Canadien!), il faut donc penser à  la vie éternelle et à  la possibilité d'aller au paradis ou en enfer. Ça vous rappelle quelque chose? Sébastien informe l'imam que les mêmes concepts existent dans la religion catholique (dont il ne sait clairement rien du tout) et ajoute philosophiquement que même si les deux religions diffèrent, au bout du compte, on parle toujours du même Dieu. Voilà  qui en bouche un coin à  l'imam, du moins pour quelques instants, puisqu'il tente ensuite de nous convaincre d'apprendre l'arabe (pour lire le Coran?). Nous le semons avant que cela ne dégénère (et surtout, avant qu'il ne réussisse à  convaincre Sébastien avec l'argument de la polygamie...)

Les deux infidèles que nous sommes repartent donc en direction du palais Azem, deuxième maison ottomane restaurée. Construites au XVIIIe siècle par les dirigeants ottomans locaux, ces maisons présentent des traits communs avec celles que l'on peut retrouver en Turquie (la disposition des pièces autour d'une cour intérieure, plafonds hauts de bois peint). Toutefois, leur particularité se trouve dans l'insertion de pâte colorée dans la pierre, qui permet d'orner les murs de très jolis motifs géométriques. L'alternance de pierres pâles et foncées est aussi typique. Quant aux meubles, incrustés de mosaïques de bois d'essence diverses et de nacre, on ne les retrouve qu'en Syrie. Il semble donc que les dirigeants ottomans avaient su tirer parti de ce que l'artisanat local offrait de meilleur.

Pour retourner à  notre restaurant, le "Al-Khawali", il nous faut traverser le souq. Véritable boussole humaine, Sébastien nous guide à  travers le labyrinthe (sans lui, j'y serais certainement encore!). Le repas est aussi bon que le soir précédent. Il y a un four à  pain dans l'un des coins du restaurants; on peut donc voir le boulanger pétrir une à  une les boules de pâte, puis les lancer dans le four (une sorte de cavité creusée dans la pierre). Il aplatit la pate à  l'aide d'un coup de pilon plat et cylindre, et place un couvercle sur le four. Cinq minutes plus tard, il en ressort un grand pain pita tout chaud, légèrement parfumé de cannelle. Le serveur en apporte à  notre table tant que son oeil d'expert estime que nous avons besoin de "cuillères" à  hoummous, babaganouj, etc.

Ayant remarqué que de nombreux clients consommaient un jus vert, j'en déduis qu'il s'agit d'un jus citron-menthe et m'en commande un. Quel délice!!! Il faut dire que les citrons en Syrie doivent appartenir à  une variété différente de la nôtre: ils ont un goût plus sucré qu'acide et sont plus gros que des pamplemousses. Les citrons en Turquie étant du même acabit, je prends des notes.

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